Théâtre du Capitole
> 28 janvier

Tristan et Isolde

Photos Patrice Nin
Ce soir là, Nicolas Joel revenait dans le théâtre qu’il a dirigé pendant 19 ans pour la reprise de son Tristan. Nous retrouvons avec plaisir cette mise en scène épurée, d’une grande élégance. Cieux étoilés, monolithe écrasant des héros qui sont aussi des géants, la poésie est tout aussi présente que la violence des sentiments.
La distribution réserve de grandes surprises comme la remarquable Brangaene de Daniela Sindram à la voix imposante. Le Roi Marc de Hans-Peter König est parfait, il chante et l’on se demande s’il est possible de chanter autrement! Le Kurneval de Stefan Heidemann, tout comme le maléfique Melot de Thomas Dolié sont dignes de l’entreprise.
Mais ce sont bien sûr les héros qui sont ici attendus tant pour l’ineffable beauté des rôles que pour la difficulté à tenir jusqu’au bout une partition extrême. Elisabete Matos sait être un grand soprano dramatique. La voix est puissante malgré quelques aigus tirés mais le troisième acte lui est fatal et la mort d’Isolde est un peu absente. Robert Dean Smith est Tristan, notre ténor est un excellent musicien, ses notes tenues sont d’une immense pureté. Il sait se ménager pour affronter la distance et chante ses dernières mesures à pleine voix avec une rare conviction et une force terrible.
L’orchestre est dynamisé par un Claus Peter Flor qui fait de la partition le premier protagoniste de la tragédie: du grand art.
Un beau et grand Tristan!

Marc Laborde
Publié le 01/02/2015 à 22:12, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.