Cloître des Jacobins
> 10 septembre

Les lenteurs de Nino Gvetadze

Festival Piano aux Jacobins
La jeune pianiste Nino Gvetadze nous a offert un récital quasi parfait dans son esprit: Schubert en première partie, Moussorgsky en seconde partie.
Nino Gvetadze aborde Schubert avec lenteur, distinction, mesure; véritable éloge de la lenteur pianistique. Le Moment musical 2 est détaillé avec précision, ce qui convient bien au maître de l’instant. L’Impromptu 4 est interprété avec un caractère sentimental qui ne gêne pas, bien au contraire. Restait à dompter la Wanderer Fantaisie, ce qui fut chose faite, la virtuosité et la puissance nous font oublier la sentimentalité, c’est très beau.
Les Tableaux d’une exposition sont un monument de la littérature pianistique. Nino Gvetadze s’y engouffre, plonge littéralement dans cette musique qu’elle sait rendre tour à tour étrange ou fascinante. Parfois nous avons l’impression que notre pianiste se perd un peu dans cet océan musical mais sa vision réussit à nous convaincre.
Quelques bis évanescents concluent un récital placé sous le signe du charme.

Marc Laborde
Publié le 12/09/2013 à 08:48, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.