Halle aux Grains
> 9 novembre

Chants sidéraux

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographie par Lukasz Rajchert
Kristi Gjezi, violon
Jonathan Swensen, violoncelle
Joseph Swensen, direction


J’ai déjà dit ici, lors d’une chronique discographique, tout le bien que je pensais des talents de compositrice de Camille Pépin. Entendre une de ses œuvres pour orchestre en concert est une évidente confirmation. Laniakea, ( «horizon céleste immense» en hawaïen) qui fait référence au superamas de galaxies dont notre Voie lactée fait partie, est un œuvre d’un seul tenant faite de luxuriantes nappes sonores en perpétuel mouvement créant par de subtiles variations l’impression d’un déplacement onirique dans l’immensité spatiale. L’Orchestre National du Capitole de Toulouse, tel un vaisseau intersidéral, piloté par l‘enthousiaste Joseph Swensen, est le meilleur vecteur de ce voyage aux confins de l’Univers.
Kristi Gjezi, premier violon de notre orchestre et Jonathan Swensen, violoncelliste et fils de Joseph Swensen, accompagnés par l’Orchestre National du Capitole de Toulouse aux mains de ce dernier, nous livrent une lecture particulièrement équilibrée du double concerto de Johannes Brahms.
Jonathan Swensen, charismatique et à l’engagement de tous les instants, manifeste une belle entente avec Kristi Gjezi, à l’élégance chantante et à l’ardeur sereine. Joseph Swensen, à la direction précise, met ses solistes en valeur dans une ambiance passionnée et chaleureuse.
Après l’entracte, la sixième symphonie de Piotr Ilitch Tchaïkovski retentit d’un souffle romantique à l’exaltation inextinguible et aux terreurs contenues. Ce douloureux journal intime aux couleurs mordorées qui se dévoile ainsi ne peut que parler à nos âmes. Merci.

Jean-Félix Marquette
Publié le 22/11/2023 à 12:35, mis à jour le 22/11/2023 à 12:37.