Piano aux Jacobins
> 13 et 14 septembre

Anne-Marie Mc Dermott et Vikingur Olafsson

Schubert et Bach
Les deux récitals d’Anne-Marie Mc Dermott et de Vikingur Olafsson ont incontestablement marqué la deuxième semaine de la 44e édition de Piano aux Jacobins. Deux raisons à cela: chaque récital est dédié à un seul compositeur: Schubert ( 13 septembre) et Bach( 14 septembre) et l’immersion totale de nos interprètes dans les univers respectifs de ces géants de la musique. Pour A. M. Mc Dermott, deux sonates de Schubert: Sonate D. 850 et Sonate D. 960. A. M. Mc Dermott aborde Schubert avec une rare puissance et un dynamisme communicatif. Les phrases sont puissantes, vivantes. Les sentiments vont du désespoir pré-romantique à la passion la plus dévorante. La Sonate D. 960 en est l’exemple parfait, tour à tout volcanique ou sereine. Avec son allure de clergyman sage, V. Olafsson aborde un Everest de la littérature pianistique: les immenses Variations Goldberg. V. Olafsson nous plonge ou plutôt nous immerge dans cette impressionnante fresque musicale. S’il détaille chacune des célèbres variations, il choisit parfois de les réunir ou de les isoler, créant ainsi des passerelles subtiles qui illuminent le génie du Cantor. C’est beau, très beau et fort intelligent. Le jeu est puissant, le toucher précis. V. Olafsson est déjà un maître: quel talent! Deux soirées magnifiques sous les voûtes célestes du cloître des Jacobins.

Pierre van Vermeulen
Publié le 19/09/2023 à 20:18, mis à jour le 19/09/2023 à 20:23.