Cloitre des Jacobins
> 23 septembre

La fougue et le talent

Festival Piano aux Jacobins
David Kadouch a toutes les qualités de la jeunesse et assez peu de ses défauts. De la jeunesse, il a la fougue, une certaine impétuosité, un sens de l’emphase. Sa maturité doublée d’une sensibilité à fleur de peau fait parfois oublier un manque de retenue dans certaines partitions.

Il aborde Haydn avec précision, élégance, ciselant chaque phrase tel un orfèvre. Dans le Concerto sans orchestre de Robert Schumann, il fait preuve d’une virtuosité extrême qui s’impose dans cette partition au romantisme marqué.

Avec quatre des Romances sans parole de Mendelsshon, il montre toute sa sensibilité au service d’une émotion qui marque chaque phrase. Les Préludes de Chostakovitch sont peut-être traités avec un manque de retenue, cette musique méritant sans nul doute un peu plus d’intériorité. Mais finalement la fougue nous emporte.

C’est avec Chopin que le talent voisine avec la virtuosité. David Kadouch saisit la Quatrième Ballade à bras le son démontrant que la valeur n’attend pas le nombre des années, nous prouvant sa grande implication qui fait de ce récital un moment de grande musique.

Marc Laborde
Publié le 24/09/2010 à 11:04, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.