Halle aux grains
> 8 mars

Poésies bucoliques

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographie par Aymeric Giraudel et Sandrine Expilly
Kazuki Yamada, diection, Karine Deshayes, mezzo-soprano, Sandrine Piau, soprano, Chœur du Capitole, Alfonso Caiani, chef de chœur.

S’ouvrant sur une orchestration de Christophe Larrieu de la chanson Ô Toulouse de Claude Nougaro, ce concert veut tout d’abord rendre hommage à ce grand artiste pour le quinzième anniversaire de sa mort. Après ce prélude fort réussi où cor, trombone et trompette se mettent en valeur, La Damoiselle élue de Claude Debussy, poème lyrique pour soprano, mezzo-soprano, chœur de femmes et orchestre, sur un texte du poète et peintre anglais préraphaélite Dante Gabriel Rosetti, fait retentir sa sensuelle et diaphane mélodie archaïsante. Karine Deshayes et Sandrine Piau, voix claires et timbres chauds, se coulent avec délice dans ce torrent symboliste. Chœur et orchestre, presque tonitruants, les accompagnent avec effusion mais avec un léger manque de délicatesse.
Maurice Ravel compose sa symphonie chorégraphique Daphnis et Chloé entre 1909 et 1912. Composée pour chœur mixte et orchestre, elle expose tous les raffinements sonores et toutes les couleurs éclatantes de ce grand magicien. Kazuki Yamada s’attache avec une rigueur un peu brouillonne à en exalter l’élan chorégraphique mais, souvent, à affadir quelque peu la beauté des timbres de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse. Cependant, sa vision reste brûlante, la flûte de Sandrine Tilly est superbe et le Chœur du Capitole, même dans ses explosions contenues garde une douceur envoûtante. Ainsi, tous ensembles, au final, ils glorifient l’univers mythique de cet enchanteur auquel nul ne peut résister.

Jean-Félix Marquette
Publié le 18/03/2019 à 06:31, mis à jour le 09/09/2021 à 19:45.