Halle aux Grains
> 5 avril

Métamorphoses et destin

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographie par Andrej Grilc
Robert Treviño, direction
Benjamin Grosvenor, piano


Benjamin Grosvenor, grand pianiste et enfant terrible de la scène classique britannique, se joue littéralement du concerto pour piano 2 de Franz Liszt. L’accompagnement de Robert Treviño, modèle d’équilibre entre classicisme souverain et folie romantique, soutien parfaitement l’aisance extravertie de ce musicien exceptionnel. Ce dernier, sculptant chaque phrase avec un soin extrême, libère toute la poésie foisonnante du maître hongrois. Les splendides timbres de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse se marient parfaitement au «pianisme» flamboyant de cet interprète qui démontrera, une fois encore, la profondeur de son jeu lors du bis, un Nocturne 20 de Chopin bouleversant.
En première partie, la Musique pour cordes, percussion et célesta de Béla Bartók, réglée comme une horloge, à la concentration expressive imposante, sous la baguette experte de Robert Treviño, s’expose, tel un théâtre musical, avec une douce ironie mêlée de tendresse et de mordant.
Enfin, pour clore ce concert marquant, la cinquième symphonie de Ludwig van Beethoven retentit dans un raffinement sonore quasi inédit. Dynamique, inventive, rayonnante, elle s’articule avec précision pour dessiner d’un chant suave les contours de la destinée humaine. Ici, c’est l’humanisme qui triomphe, loin de tout drame prométhéen.

Jean-Félix Marquette
Publié le 23/04/2024 à 16:43.