Halle aux grains
> 16 juin

Joies et Souffrances

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographies par Marco Borggreve et Cami music
Long Yu, direction
Chad Hoopes, violon
Yuanming Song, soprano


Né à Shanghai en 1951 et arrivé en France en 1984, le compositeur français d’origine chinoise Qigang Chen travaille avec Olivier Messiaen de 1984 à 1988 et se décrit comme un pur produit du système français même si à partir de 1990 il voyage de par le monde pour lancer une nouvelle phase de sa production artistique.
Son concerto pour violoncelle «Reflet d’un temps disparu» a déjà été entendu à la Halle aux grains avec en champions Gautier Capuçon et Long Yu.
La création française son concerto pour violon et orchestre «La joie de la souffrance» est, ce soir, confiée au jeune violoniste américain Chad Hoopes. Après sa création mondiale à Bejing lors du Bejing Music Festival en octobre dernier par Maxim Vengerov et le China Philharmonic aux mains de Long Yu, c’est encore ce dernier qui dirige l’Orchestre National du Capitole de Toulouse pour donner la réplique à Chad Hoopes.
Basé sur une mélodie chinoise ancienne, en un seul mouvement, quasi expressionniste , ce concerto met particulièrement en valeur les douces mélodies que chantent l’instrument soliste et qu’habitent avec un talent remarquable Chad Hoopes qui semble flotter sur une mer calme et apaisée, à peine traversée de quelques vagues percussives, dont Long Yu est le navigateur avisé.
Soliste, orchestre, chef et l’auteur qui les rejoint sur la scène sont longuement applaudis et le premier nous offre encore, en guise de bis, une rare page de Telemann à l’atmosphère tout aussi apaisée.
La quatrième symphonie de Gustav Mahler qui clôt la soirée démarre un peu vite mais révèle assez rapidement le mystère inquiétant et le bel élan qui sous-tendent la partition. Long Yu met en valeur la richesse des pupitres de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse et déploie une époustouflante énergie vitale qui flamboie telle une flamme éternelle. Yuanming Song enchante le dernier mouvement de son timbre cristallin et parachève avec éclat cette nostalgique ballade romantique.

Jean-Félix Marquette
Publié le 19/06/2018 à 21:34, mis à jour le 15/09/2019 à 19:50.