Halle aux grains
> 3 février

Boris grandiose et tragique

Photo Ferrucio Furlanetto : Igor Saharov. Photo Anastasia Kalagina : Theatre Marinsky.
Disons le immédiatement Ferrucio Furlanetto est incontestablement Boris. Tant présent sur le plan scénique que vocal, il incarne avec brio et conviction le Tsar démesuré. Sa force de conviction émotionnelle nous impressionne littéralement. Ce bras qui semble immense au moment de mourir et s’abaisse avec une lenteur inouïe comme pour demander pardon: quelle image! Le silence s’installe, l’opéra est achevé, le choc est immense: du grand art tout simplement.
Le reste de la distribution est à l’unisson. Ain Anger est un Pimène tout aussi impressionnant et donne au moine – commandeur une profondeur rare. Anastasia Kalagina est une excellente Xénia tout comme Garry Magee un Secrétaire de la Douma de grande classe.
L’Orfeon Donostiarra, à son habitude, est exemplaire, tout particulièrement dans les scènes populaires, ce qui est fondamental, le peuple étant le second protagoniste du drame.
L’Orchestre National du Capitole électrisé par son chef accomplit un travail remarquable. Tugan Sokhiev dirige la vaste fresque à mains nues, ce qui n’enlève rien à la précision. Tout est parfaitement en place: un vrai travail d’orfèvre.
Une soirée d’exception.

Marc Laborde

Publié le 10/02/2014 à 17:37, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.