Cloître des Jacobins
> 23 septembre

Le feu de Luis Fernando Pérez

Photo Myriam Florez
Luis Fernando Pérez proposait un récital très contrasté. La première partie dédiée à Brahms et Liszt s’impose par sa noirceur, son caractère volontairement résigné comme pétri de douleur. Dans les Ballades opus 10 de Brahms, notre pianiste adopte des tempi ralentis qui accentuent encore cette impression de douleur. Impression présente aussi dans la célèbre transcription de Liszt de La mort d’Isolde: funèbre et troublante.
La seconde partie consacrée à l’Espagne est placée sous le signe du soleil et du feu. Les Valses poétiques de Granados tout comme les Scènes d’enfants de Frédérico Monpou sont des pages brèves souvent savoureuses, évocatrices de souvenirs oubliés. La suite de l’Amour Sorcier adopte une toute autre couleur. Ici, fougue, flamme, virtuosité sont au rendez-vous. L. -F. Pérez montre toute sa puissance et sa capacité à restituer des atmosphères fiévreuses.
La page de Chopin jouée en bis apparaît malgré son côté très peu conventionnel comme un retour au calme.

Marc Laborde
Publié le 26/09/2011 à 14:12, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.