1913 au carrefour de la modernité

Busoni, Debussy, Stravinsky
Jean-Sébastien Dureau et Vincent Planès sur piano Pleyel à double clavier.
CD Hortus, vol. 2
70’37’’

Le début du XXème siècle est marqué par un formidable appétit de nouveautés tant dans la composition que par le recours à de nouveaux instruments. Les langueurs comme les élans passionnés du romantisme n’ont plus cours, compositeurs et exécutants sont fascinés par les voies nouvelles. Les musiciens voyagent beaucoup, comparent, s’inspirent mutuellement et cet engouement pour de nouvelles écritures débouche sur des créations originales, ainsi en est-il notamment avec le Sacre du printemps, bouleversant et créatif à la fois, comme une explosion de sons parfois sauvages. La transcription pour piano est littéralement fascinante.
Datant de 1916, le «En blanc et noir» de Claude Debussy se veut plus intimiste, plus abstraite et illustre à merveille l’exquise pudeur du compositeur, sa délicatesse raffinée. Enfin la «Fantasia contrappunstistica» de Busoni de 1910 se présente comme un hommage à Bach, en jouant sur le motif B. A. C. H. dont le cantor se servait pour signer ses œuvres. Ancrée dans la tradition musicale, cette Fantasia, toute de virtuosité, offre en même temps une sorte de relecture pour virtuoses.
Jean-Sébastien Dureau et Vincent Planès mettent leur talent habilement combinés, au service des trois œuvres et nous offrent ainsi un CD coloré et brillant, très réussi.

Danielle Anex-Cabanis
Publié le 10/07/2014 à 23:04, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.