Farnace

Vivaldi
Cencic - Donose - Nesi - Hallenberg - Gauvin - Behle - Gonzalez Toro
I Barocchisti - Diego Fasolis


Le voilà donc cet illustre Farnace de Vivaldi dont on dit qu’il fut son opéra préféré et dont il a été ici restitué le troisième acte de la version dite de Ferrare. Œuvre immense, majeure donnée dans toute sa splendeur, cet enregistrement superlatif fait revivre tous les fastes de l’écriture musicale et lyrique de Vivaldi.
La distribution quasi parfaite est bien sûr dominée par un Max Emmanuel Cencic au faite de son art. Son air d’entrée est un vrai feu d’artifice vocal. Mais l’air douloureux Perdono, o figlio démontre toute sa sensibilité du souverain Farnace écartelé entre sons sens du devoir et son amour paternel. Les deux arias donnés en bis témoignent d’un art du belcanto transcendé.
Les autres protagonistes de cette tragédie du pouvoir ne déméritent pas, bien au contraire comme la Bérénice de Mary Ellen Nesi royale dans son air de bravoure Non trova mai riposo. Daniel Behle campe un Pompeo pétri de grandeur et de clémence, les airs Non trema senza stelle et Roma invitta, ma clemente sont dignes d’un Auguste qui a tout appris et veut tout oublier: somptueux. Quell’usignolo chanté par Gilade- Karina Gauvin- est une merveille de vocalises délicates. Le quatuor du dernier acte d’une parfaite vivacité rompt le rythme de l’opéra séria poussé ici à son sommet.
Chœur et orchestre placés sous la baguette précise de Diego Fasolis sont d’une grande précision. Ils savent aussi être fastueux dans l’entrée de l’escorte de la reine Bérénice.
Il est des enregistrements magiques, ce Farnace en est un.

Marc Laborde

Coffret de 3 CD Virgin Classics


Publié le 07/11/2011 à 10:28, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.