Halle aux grains
> 6 mars

Apothéose charnelle

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographies par Radovan Šubín
Cornelius Meister, direction
Josef Špaček, violon


Richard Wagner, dans son ouvrage l’Œuvre d’Art du Futur, parlait de la septième symphonie de Beethoven comme de l’Apothéose de la danse. Cornelius Meister en a la même conception. Dansant, lui même, sur son estrade, il entraîne l’Orchestre National du Capitole de Toulouse dans une suite de danses à l’expressivité déferlante et à l’inspiration irradiante. Le célèbre Allegretto se pare d’un lyrisme apollinien, le Presto exprime une violence quasi physique, enfin l’Allegro energico final implose dans un impact effroyable.
Pour ouvrir ce concert mémorable, Cornelius Meister choisit l’ouverture de Tannhäusser de Wagner, véritable poème symphonique résumant l’action de l’opéra et célébrant les passions de l’amour charnel s’opposant à l’amour sacré et la rédemption qu’il entraîne. Dans celle ci, il privilégie la flamboyance orchestrale, au détriment, parfois, de la clarté des lignes et de la fluidité du discours.
Dans le premier concerto pour violon de Max Bruch, il bénéficie d’un explosif soliste en la personne de Josef Špaček, violoniste tchèque à la sonorité somptueuse et à la technique irréprochable (comme il le montrera lors du bis dans le second mouvement de la sonate 5 d’Eugène Ysaÿe sous-titrée Danse rustique) , pour sublimer l’extatique lyrisme de cette page au romantisme échevelé.

Jean-Félix Marquette
Publié le 18/03/2020 à 08:27, mis à jour le 12/01/2022 à 21:50.