Théâtre du Capitole
> 6 décembre

Orfeo

Photographies par Patrice Nin
Pour certains, l’Orfeo de Monteverdi marque la naissance de l’opéra, pour d’autres, le compositeur de Crémone est en fait le successeur de Péri par exemple. Qu’importe, l’œuvre est un pur joyau musical sur un texte poétique de Striggio. La production présentée est une pure merveille. Comme à Mantoue en son temps, l’orchestre est divisé en deux et occupe la scène à cour et jardin. Il est vrai que Monteverdi est le maître de la spatialisation, il le prouvera à Venise un peu plus tard notamment en 1610. Les chanteurs sont donc placés au cœur du dispositif, leurs costumes soulignant leurs personnages, c’est ingénieux et très réussi.
L’Orfeo ne nécessite pas de grands dispositifs scéniques, c’est une œuvre de salon.
Emiliano Gonzalez Toro est un Orphée de grande classe, souplesse de la voix, timbre lumineux. Son Eurydice est tout aussi remarquable: Emöke Barath. Il faut aussi noter l’imposant Pluton de Nicolas Brooymans et le délicat Apollon de Fulvio Bettini. Tous sont rompus à ce chant délicat fait pour les aristocrates italiens de la Renaissance.
L’Ensemble I Gemelli interprète cette musique souvent virtuose mais toujours à l’image de l’Harmonie céleste avec un rare bonheur: de la fort belle ouvrage!
Un spectacle en tous points réjouisssant.

Marc Laborde
Publié le 09/12/2019 à 05:44, mis à jour le 12/01/2022 à 21:51.