Halle aux grains
> 17 avril

Slavissime !

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Tugan Sokhiev, direction
Vadim Gluzman, violon


Ce n’est pas peu dire que Tugan Sokhiev possède une fibre toute particulière pour la musique russe. Il affiche ainsi une affinité certaine avec l’œuvre de Piotr Ilitch Tchaïkovski et de son fils spirituel Serge Rachmaninov. Dans le concerto pour violon du premier avec le violoniste Vadim Gluzman, étincelant de bout en bout, il enflamme littéralement les très belles mélodies qu’y déploie ce grand musicien. Tugan Sokhiev offre ainsi à son soliste le plus bel écrin sonore qui soit. Ce dernier ose des phrasés insensés et expose une envolée lyrique envoûtante qui sont portés par le climat inspiré créé par le chef et son orchestre en grande forme. Cette lecture incandescente ne peut que déchaîner les vivats du public, bientôt beaucoup plus recueilli, lors d’un bis, dans la page de Bach excellemment déclamée par Vadim Gluzman. La deuxième symphonie de Serge Rachmaninov est, ce soir, sous la baguette résolue de Tugan Sokhiev, extrêmement contrastée. Il y expose, avec une intensité maximale, un déluge de passions. Des vagues sonores déferlantes semblent tout emporter sur leurs passages. L’Orchestre National du Capitole de Toulouse flamboie comme jamais, et à l’image du magnifique solo de clarinette du troisième mouvement, affiche une sensualité qui ne peut, au final, n’être qualifiée que de slave.

Jean-Félix Marquette
Publié le 28/04/2019 à 19:22, mis à jour le 09/09/2021 à 19:45.